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Limitation stricte des mandats présidentiels au Burkina : hommes politiques et syndicalistes apprécient
Publié le vendredi 7 aout 2015  |  Le Pays
Me
© Autre presse
Me Bénéwendé Sankara
Président de l`Union Pour la Renaissance Parti Sankariste (UNIR/PS)




Comme plusieurs acteurs de la société civile, et même certains hommes politques, les députés du Conseil national de la transition (CNT) sont pour la limitation stricte des mandats presidentiels. Ces derniers ont même donné un draft relatif à la modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè. Nous avons recueilli les points de vue de certains Burkinabè. Certains pensent que la modification est opportune et d’autres le contraire.

Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR /PS :

«Nous avons toujours soutenu qu’on a mis la charrue avant les bœufs »

«  Je n’ai pas encore eu le privilège de lire le rapport qui a été fait par le CNT. Au niveau de l’UNIR/PS, nous n’avons pas eu ce document. Je me réserve de me prononcer sur le contenu des recommandations du CNT. Par contre, notre position quant au passage à une Ve République est claire, sans ambigüité. Nous avons toujours soutenu qu’on a mis la charrue avant les bœufs. Si au début de la transition on avait fait les réformes appropriées, en associant le peuple burkinabè qui a fait l’insurrection pour prendre en main son destin, on allait obtenir les réformes qui sont tributaires de ses aspirations. Le CNT est un Parlement transitoire. Je crois que pour aller à une Ve République, il faut que toutes les composantes de notre société approuvent la démarche aussi bien dans sa forme que dans son fond. Nous attendons d’avoir le rapport pour voir sa pertinence, et à ce moment, nous pourrons vous dire si le CNT, à ce stade-là, peut nous permettre d’avancer. Mais nous avons lu des extraits dans la presse où il est question de verrouiller le mandat présidentiel à 5 ans fois 2. A priori, ce n’est pas une mauvaise chose. En Afrique, ceux qui arrivent au pouvoir sont ceux-là qui s’empressent de tripatouiller les constitutions et les modifient à souhait. Travaillons à avoir des constitutions solides, pérennes, crédibles et surtout des constitutions qui seront la base d’un développement harmonieux, d’un progrès véritable, et des constitutions qui vont faire la promotion des valeurs de la démocratie ».

Bassolma Bazié,
Secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B)

« Nous avons dit depuis décembre 1990, qu’il faut que le mandat présidentiel soit limité à cinq ans renouvelable une seule fois »

« Je pense que la question de la Constitution du 2 juin 1991 qui a été tripatouillée par le régime déchu à maintes reprises, ne donnait plus véritablement un contenu constitutionnel qui puisse répondre véritablement aux aspirations du peuple burkinabè. C’est l’ensemble de ces manquements qui ont conduit le peuple dans la rue les 30 et 31 octobre derniers, avec beaucoup de pertes en vies humaines. Je pense que le rôle des dirigeants pendant cette transition est de tout faire pour que les bases démocratiques d’un certain nombre de textes puissent véritablement êtres revues dans le fond, afin que cela puisse prendre en compte les aspirations du peuple et empêcher que tout régime qui viendrait après n’ait la volonté, encore moins la capacité de toucher à quoi que ce soit. Donc, de ce point de vue, la Constitution du 2 juin 1991 ne devait pas échapper à cette volonté du peuple qui devait être prise en compte par les dirigeants pour revoir son contenu. De notre point de vue, le mouvement syndical a transmis un document à la Commission de réconciliation nationale et à l’intérieur dudit document, nous avons précisé qu’il est bienveillant d’aller même à une nouvelle Constitution qui permettrait de prendre véritablement en compte les aspirations du peuple. Il est normal que les articles qui ont poussé le peuple à descendre dans la rue, notamment l’article 37, soient relus. Nous avons dit à travers le mouvement syndical depuis décembre 1990, qu’il faut que le mandat présidentiel soit limité à cinq ans renouvelable une seule fois. C’est ce que le mouvement syndical a revendiqué depuis décembre 1990, pendant les assises qui ont porté sur l’avant-projet de la constitution du 2 juin 1991. C’est toujours la position que nous avons et nous estimons que les législateurs d’aujourd’hui devront prendre cela en compte et faire en sorte que le contenu de la Constitution soit véritablement la somme des aspirations réelles et profondes de notre peuple.

Augustin Blaise Hien, secrétaire de la CNTB

« Qu’ils laissent l’article 37 de la Constitution tranquille »

«  Je pense que nos valables et honorables députés du CNT ont beaucoup travaillé. Qu’ils laissent l’article 37 de la Constitution tranquille. Nous sommes à deux mois des élections. Le gouvernement qui viendra travaillera à modifier l’article 37. Il est déjà bon. La modification de la Constitution n’est pas une mauvaise chose, mais il ne faut pas aller vite en besogne. Excusez-moi, mais on commence à ne plus avoir confiance au CNT. Il y a trop de dérapages à son niveau. Les membres de l’institution ne réfléchissent pas beaucoup avant de prendre certaines décisions. Or certaines décisions demandent beaucoup de temps, beaucoup de réflexions, beaucoup d’écoutes et d’analyses. Ils sont de bonne foi, mais j’avoue que c’est difficile. Dans le contexte actuel, on ne peut pas travailler et sortir de bonnes choses. Sinon je les félicite pour le travail déjà abattu. »

Mamady Tegnan, fonctionnaire-stagiaire à l’ISTIC

« Le projet de modification de la Constitution est le bienvenu »

« Le projet de modification de la Constitution est le bienvenu. C’est maintenant qu’il faut le faire. Lorsque les membres du CNT disent qu’il ne faut pas laisser cela aux politiciens, parce que ces derniers sont parfois irresponsables entre guillemets, cela est vrai. Ce n’est pas un parti politique, avec les alliances qui vont se nouer, qui va procéder à des modifications qui peuvent l’emporter lui-même. Il peut le faire sous la pression de la rue, mais il prendra tout le temps qu’il faudra pour le faire. Je me dis qu’en ce moment, la composition du CNT fait que c’est vraiment le moment de le faire. Il n’y a pas de faisceaux d’intérêts qui peuvent faire en sorte que le projet soit bloqué. Le projet peut être retenu, au bout d’une énième lecture qui va enlever toute la substance du projet ; c’est le moment de le faire. Il est vrai que certains partis politiques estiment qu’il faut laisser ce choix à un président élu, mais on comprend que quelque part, ça leur lie les mains. Et quand ils ont les mains liées, ça nous plait en tant que citoyen ordinaire. »

Légende

1-Me Sankara

2- Bassolma Bazié

3- Augustin Blaise Hien

4- Mamady Tegnan,
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